Shadow Warriors
Développeur : Teque Software | Graphismes : |
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Éditeur : Ocean | Sons et musiques : |
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Année : 1990 | Difficulté : |
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Genre : Action | Durée de vie : |
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Nombre de joueurs : 2 simultanés | Note : |
5/10 | |
Je vais vous demander d’être attentif. Ce titre, d’une inventivité rare, ne saurait être confondu avec Shadow Warrior, ni avec Shadow Fighter, ni avec Ninja Warriors (ou l’émission télé du même nom), ni encore avec Master Ninja: Shadow Warrior of Death… Je vous épargne les homonymes.
En revanche… Et c’est là que vous pouvez commencer à vous masser les tempes, vous avez la permission d’utiliser l’une de ses appellations d’origine : Ninja Ryūkenden, ou Ninja Gaiden aux États-Unis. Le terme « ninja » se voyait parfois censuré en Europe pour ne pas pervertir la jeunesse, c’est pourquoi les Teenage Ninja Turtles sont devenues Teenage Mutant Hero Turtles, mais c’est une autre histoire…
Ninja Gaiden est aussi le nom de la version NES (1988), largement remaniée, et je pense, bien plus connue que l’originale sur arcade. C’est un exemple intéressant d’adaptation qui a éclipsé son modèle, au point d’engendrer sa propre lignée. D’ailleurs, si vous avez croisé un certain Ninja Gainden 2 sur Amiga, sachez qu’il est le portage du second épisode de la console de Nintendo. Vous n’allez pas le croire, il est très mauvais…
Mais revenons à Shadow Warriors (arcade, 1988), c’est un jeu de combat de rue délicieusement kitsch, pur produit des années 80. L’ambiance m’a évoqué un curieux mélange de Ken le survivant, Vendredi 13 et Mad Max, même si la référence la plus directe va au duo de catcheurs The Road Warriors (alias Legion of Doom). Le jeu pousse l’hommage jusqu’à reprendre leur musique d’entrée : Iron Man de Black Sabbath. En fond, des environnements fouillés vous font traverser plusieurs grandes villes emblématiques des États-Unis (Los Angeles, New York, Las Vegas…). Je suggèrerais de compléter votre circuit touristique avec The Godfather (mais pas sans trainer).
Du côté des mécaniques, on retiendra surtout la possibilité d’interagir avec les éléments du décor : détruire le mobilier urbain, se balancer aux lampadaires, traverser une route en essayant d’éviter les bagnoles, faire trempette dans la rivière… Vous pouvez aussi projeter vos ennemis, sauter dans certaines parties de l’arrière-plan, et de temps à autre (grâce à un bonus), vous décider à dégainer cette épée que vous portez sur le dos depuis le début.
Comme souvent, privilégiez la version arcade sur émulateur, ne serait-ce que pour vous dispenser du joystick monobouton, peu adapté à ce genre de jeu. Cela dit, l’adaptation Amiga s’en tire très bien. La musique d’intro est super, l’affichage occupe tout l’écran (pas vraiment la norme), et l’essentiel de ce qu’on trouvait dans l’original a été conservé, y compris la scène d’intro (ils ont allongé le travelling sur la lame, donnant l’impression que l’épée mesure dix mètres). Malgré des ralentissements compréhensibles, j’ai compté jusqu’à sept bonshommes présents à l’écran en même temps, en plus des deux joueurs (zéro bonne femme, si vous vous posez la question). Un défaut quand même : pour une raison qui m’échappe, en mode deux joueurs, la limite de temps est consommée trois fois plus vite.
Le problème n’est donc pas la conversion Amiga, pour une fois. Je n’aime simplement pas ce jeu. Trop peu d’ennemis différents, trop peu de variété. Je me suis arrêté là où j’ai pris la quatrième photo, qui représente la limite que je suis capable d’endurer… Si vous cherchez mieux dans le même style, essayez plutôt Final Fight (arcade, 1989), Streets of Rage (Mega Drive, 1991) ou Cadillacs and Dinosaurs (arcade, 1993).
Comme indiqué plus haut, son « adaptation » NES n’a plus grand-chose à voir avec l’original. C’est un jeu d’action/plates-formes connu pour son extrême difficulté, son rythme rapide et ses ennemis qui réapparaissent sans cesse. Un peu comme Mega Man, mais au corps à corps. Ce n’est évidemment pas le seul exemple de jeu console s’étant émancipé de son homologue arcade, avec plus ou moins de réussite. N’est-ce pas, Strider (NES, 1989) ?
Sur Amiga, appuyez sur « S » pour choisir les musiques à la place des piètres effets sonores, puis sur « 1 » ou « 2 » pour démarrer.
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