Système : Super Nintendo | Graphismes : |
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Éditeur : Capcom | Sons et musiques : |
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Année : 1993 | Difficulté : |
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Genre : Action/plates-formes | Note : |
9/10 |
Au fil des avancées technologiques et des améliorations apportées par Dr. Light, Rock devint d’abord Mega Man, puis Mega Man devint X.
X serait, paraît-il, le premier robot doté d’un libre-arbitre et d’une conscience, ce qui soulève quelques problèmes. En premier lieu : qu’il prenne conscience du canon-plasma qu’on lui a greffé au bras, pète les soudures et s’en aille commettre un carnage en ville !
Un diagnostic approfondi s’imposait donc, afin d’être certain qu’il n’enfreigne pas la première loi de la robotique (chère à Asimov) : les robots ne doivent pas attaquer les humains. On veut bien les laisser faire des choix, à condition que ce soient les bons.
Cependant, Dr. Light était trop vieux pour terminer ce travail, et ne trouvant personne de confiance à qui passer le flambeau, il décida de sceller sa dangereuse création dans une capsule et de l’enterrer, en croisant les doigts pour qu’elle ne finisse pas entre de mauvaises mains.
On dira ce qu’on voudra, Dr. Wily faisait au moins preuve d’une certaine forme de logique. Dans son style…
Bref, beaucoup plus tard, Dr. Cain retrouva la capsule, étudia X, et dans un élan d’humanisme, s’en servit de modèle pour concevoir une nouvelle génération de robots, appelés réploïdes (réplicants androïdes), dotés de libre-arbitre, d’une conscience et d’une panoplie d’armes de guerre irrésistibles.
Et c’est vraiment pas de chance, parce qu’en dépit de toutes les précautions de nos bons docteurs, une poignée de réploïdes se rendirent compte, un jour, de leur supériorité sur les humains, et décidèrent d’exterminer notre espèce ! Ces réploïdes ayant franchi le « côté obscur » furent appelés des Mavericks (dissidents en anglais), et par opposition, les protecteurs des humains, furent qualifiés d’idiots de chasseurs de Mavericks. Ne me demandez pas pourquoi une majuscule à Maverick.
La suite, c’est la guerre. Aux dernières nouvelles, le chef des chasseurs de Mavericks, un dénommé Sigma, est passé subitement chez l’ennemi. Un certain Zero a pris sa place, secondé par X (le héros de cette tragédie).
Vous avez tout compris ? Je vous préviens, ça s’aggrave à chaque épisode. Le jargon également.
Dans Mega Man X et ses suites, les noms des boss ne se terminent plus par « Man ». À la place, on les a affublés de formes et de noms d’animaux. Ensuite, l’antagoniste final récurrent n’est plus Wily mais Sigma. En revanche, il y a toujours huit boss, chacun sensible à l’arme d’un autre.
La manière de diriger le personnage diffère un peu de la série classique : X ne sait plus glisser (à la place, il apprendra à se propulser au moyen de réacteurs situés sous ses bottes, comme le faisait Bass) et il est capable d’escalader les murs. Ces deux modifications dynamisent grandement la façon de jouer. De plus, les niveaux sont parsemés de capsules et d’autres équipements à collecter, qui améliorent de façon durable notre avatar (barre de vie plus grande, résistance accrue, nouvelles capacités…). Par rapport à la série classique, le joueur ressent un plus grand sentiment de progression, et même de surpuissance, à la fin, quand toutes les améliorations ont été obtenues (notamment, la faculté de charger toutes les armes secondaires !).
Quant à l’ambiance, le burlesque a définitivement disparu, au profit d’une atmosphère guerrière, tendance pré-apocalyptique. Que ce soit bien clair, on n’est plus là pour poursuivre un savant fou mégalo, mais pour sauver le monde (menacé par un… robot fou mégalo). Tiens, d’ailleurs, ils ont bien compris comment instiller une tension dramatique : il suffit de tuer un personnage principal à la fin. Bien sûr, l’effet marche moins bien si vous ressuscitez ledit personnage dans l’épisode d’après.
Indépendamment du scénario nanardesque, qui a au moins le mérite d’exister, cet épisode marque pour moi l’apogée de la franchise. C’est une référence incontournable du genre action/plates-formes, grâce à la vitesse de déplacement, la précision des commandes, la variété et l’inventivité des mécaniques, et toujours ces duels épiques face à des boss « à taille humaine ». J’ai bien aimé, d’ailleurs, les interférences qui ont lieu sur d’autres niveaux, après avoir vaincu un boss (par exemple, éliminez Launch Octopus et le domaine de Sting Chameleon se trouvera inondé). Vous avez d’ailleurs intérêt à revisiter les anciens niveaux pour y dénicher tous les objets cachés.
Ordre proposé :
Chill Penguin > Spark Mandrill > Armored Armadillo > Launch Octopus > Boomer Kuwanger > Sting Chameleon > Storm Eagle > Flame Mammoth