The Colonel’s Bequest

The Colonel’s Bequest The Colonel’s Bequest The Colonel’s Bequest The Colonel’s Bequest

Développeur : SierraGraphismes :
Éditeur : SierraSons et musiques :
Année : 1990Difficulté :
Genre : AventureDurée de vie :
Nombre de joueurs : 1Note : 7/10


Nous sommes en 1925, en Louisiane. Le colonel en question est un vieux misanthrope, prétendument riche, reclus dans sa propriété, jouxtant une ancienne plantation de cannes à sucre, et entourée de marécages, infestés d’alligators…

Sentant son heure arrivée, ou plus vraisemblablement, dépourvu de distraction, le patriarche (cacochyme et sans héritier, vous connaissez la rengaine), invita ses « proches » à dîner, pour leur promettre à chacun une part égale dans son testament. Malicieux, il prit soin de préciser que s’il arrivait malheur à l’un des convives, la part des autres serait augmentée !
Ô surprise, on vit les premiers cadavres s’amonceler quelques minutes après.
Il est vrai que pour bien dîner, il faut être peu…

Vous incarnez Laura Bow, étudiante en journalisme, fille de détective, et nunuche de service. Vous avez été invitée par la nièce du colonel à séjourner dans un vieux manoir poussiéreux, en compagnie d’individus sociopathes, et qui se font tuer, un par un, autour de vous.
N’ayant strictement rien à voir avec cette histoire, vous vous êtes donné pour mission de toucher à tout et d’écouter aux portes. Peut-être démasquerez-vous l’assassin ? peut-être trouverez-vous autre chose, digne d’être raconté à vos amis à votre retour de week-end ? ou bien peut-être que personne ne vous reverra…

Il s’agit d’un jeu d’aventure graphique, dans la même veine que King’s Quest. Si la souris permet de se déplacer ou d’obtenir de courtes descriptions en cliquant dans le décor, vous n’arriverez à rien sans employer le clavier (et des commandes simples en anglais, du type « ask grandmother about the corpse in her bedroom »). L’interface vieillotte manque un peu de précision, ou plutôt, demande beaucoup de précision de votre part, notamment pour franchir une porte (nunuche refusera effrontément de bouger si elle ne se tient pas dans l’encadrement, au pixel près).

On regrettera également que le jeu n’ait bénéficié d’aucun enjolivement lors de sa conversion du PC vers l’Amiga : faible résolution, peu de couleurs, sons stridents. Si on ajoute les changements de disquettes et les temps de chargement, je ne vois pas vraiment d’intérêt à jouer à la version Amiga, d’autant que le titre semble installable facilement sur Windows (actuel), après l’avoir acheté chez GOG.

Points forts du titre : la mise en scène soignée et la brochette de personnages vaudevillesques donnent l’impression de lire un whodunit. Pour ne rien gâcher, l’ambiance quelque peu angoissante est contrebalancée par un soupçon d’humour (noir). Essayez de pénétrer dans la cage de l’ascenseur quand la cabine n’y est pas, pour voir !
En revanche, le rythme encalminé et la quantité de dialogues nécessitent une certaine patience, la prise de notes (à commencer par les noms des protagonistes), et comme toujours, un grand sens de l’observation. Il y a plein de petites choses cachées et vous êtes sûr de laisser passer des détails, la première fois. Enfin, typique des jeux Sierra, n’importe quoi peut vous tuer, brutalement.

Par ailleurs, comme dans Le Manoir de Mortvielle ou Dark Seed, je n’aime pas beaucoup les impératifs chronologiques. C’est-à-dire que l’histoire suit son cours avec ou sans vous, et il est très facile de rater une conversation ou un indice important parce que vous ne vous trouvez pas où il faut au bon moment. Quoi qu’il en soit, on peut apprécier qu’un jeu ne nous prenne pas par la main, nous laisse nous débrouiller. C’est bénéfique à l’atmosphère de voir les personnages mener leur petite vie, mais frustrant de tourner en rond, particulièrement si l’on vous demande de changer de disquette à chaque fois que vous quittez une pièce !

Une suite est sortie en 1992 : Laura Bow 2: The Dagger of Amon Ra (PC-DOS).
Dans le même genre : The Sexy Brutale (2017), If On A Winter’s Night, Four Travelers (2021) et The Crimson Diamond (2024).

Où le télécharger ?
Abandonware-France (PC)
My Abandonware (PC)
Planet Emulation
The Old Computer