Profi Boulderdash

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Développeur : S.S.P.Graphismes :
Éditeur : The BlockheadsSons et musiques :
Année : N/ADifficulté :
Genre : Boulder DashDurée de vie :
Nombre de joueurs : 2 simultanésNote : 9/10


Après avoir ciré Baby Dusty Mini Mine en trois jours, je me suis lancé à la recherche d’un titre plus exigeant, aux mécaniques traditionnelles (sans les éléments « modernes » d’un Forgotten Mine mais plus élaboré et diversifié qu’Eat Mine). Mon premier essai avec Expert Mine s’est avéré décevant. Les clones de Boulder Dash partagent cette caractéristique avec les ouvertures d’échecs : il est imprudent de les choisir uniquement pour leur nom.

C’est en remarquant la mention de Profi Boulderdash 2 sur l’écran de démarrage de Baby Dusty Mini Mine que je me suis intéressé à cette duologie. J’ai eu la bonne idée de commencer par le premier opus. Il semblerait que le second soit une reproduction quasi identique d’un autre jeu, Boulderdash Professionnal, qui lui-même inclut trois niveaux empruntés à Emerald Mine (32, 33 et 34). Cette pratique d’appropriation du travail d’autrui était malheureusement courante à l’époque, certains créateurs utilisant des jeux existants comme base et laissant parfois des niveaux inchangés par inadvertance.

Au-delà de la paternité invérifiable, je préfère juger un jeu sur ses qualités intrinsèques : la conception des niveaux et le plaisir procuré. Profi Boulderdash est un pur die and retry (mourrez et recommencez) qui m’a évoqué les mêmes sensations que Cuphead. La démarche est méthodique : faire du repérage, concevoir une stratégie, s’entraîner sur chaque section individuellement, puis recommencer inlassablement jusqu’à réaliser le parcours parfait. Il s’agit de traverser les cinq à dix « salles » que comptent généralement les tableaux en collectant le nombre requis de diamants avant de rallier la sortie.

Si j’établissais une échelle de difficulté basée sur le nombre moyen d’essais par niveau, Emerald Mine 3 servirait d’étalon, avec environ 10 tentatives. Profi Boulderdash en demande au moins le triple ! La difficulté est donc sévère, mais juste (à une exception près). Le jeu offre généralement une marge d’erreur dans le temps imparti ou le quota de diamants à ramasser. Il laisse également assez de latitude pour imaginer différentes approches et intègre une part d’aléatoire qui stimule l’improvisation. Le niveau 12 illustre parfaitement ce principe : il semble initialement très dépendant du hasard, avec ces papillons qui tournent sur place et bloquent le passage. Après plusieurs échecs, j’ai compris qu’il était possible de « gérer le flux » en capturant puis en libérant d’autres papillons au moment opportun, créant des interférences qui dégagent le chemin. Élaborer un plan réduit donc significativement la part de chance.

Pour moi, le dosage est parfait, c’est exactement le design que j’aime. Je peux recommencer un niveau difficile 50 fois tout en savourant chaque minute. D’ailleurs, j’ai pulvérisé mon record sur Eat Mine : il m’a fallu 178 tentatives pour venir à bout du niveau 22 !

Je ne saurais trop insister sur ce point : toute la gratification vient de la maîtrise par la répétition. Utiliser des sauvegardes rapides vous priverait de l’essence même du jeu. Acceptez l’idée de consacrer plusieurs jours à une cave difficile, car la récompense est proportionnelle à l’effort investi. On retrouve exactement les mêmes ressorts de satisfaction dans Cuphead, Dark Souls ou encore Rain World. Au risque de me répéter, Profi Boulderdash constituerait une recommandation originale et pertinente pour les speedrunners

Force est d’admettre que sa difficulté est telle que je n’ai pas réussi à le terminer avant la date de publication prévue, malgré les trois semaines que j’avais planifiées ! J’éditerai cette page une fois la deuxième moitié achevée, et pourquoi pas, après avoir exploré sa pseudosuite. En attendant, si vous êtes curieux (ou joueur de loterie), mes niveaux préférés jusqu’à présent portent les numéros : 1, 2, 3, 8, 11, 14, 33, 40 et 41.

J’ai signalé une exception : le niveau 29, un long et pénible travail de triage de rochers (un thème classique de Boulder Dash) qui se termine par une séance de roulette russe. Vous devez aller chercher une clé au bout d’un couloir squatté par un yam, puis tenter de revenir jusqu’à la porte. Le déplacement du yam étant aléatoire, vous avez une chance sur deux de mourir à quelques pas de la sortie ! J’hésite à enlever un point rien que pour cette grotesque faute de conception.

Inversement, j’ai initialement cru que les niveaux 5 et 37 étaient infinissables. Après réflexion et insistance, l’ampoule a fini par s’allumer. Ces moments « Eurêka » méritent décidément un 9/10.

Juste un bémol, imputable au moteur de jeu de « seconde génération » : le délai variable lors du poussement de rocher, particulièrement pénalisant dans ce titre. J’aurais tellement apprécié une version modernisée, transposant ces niveaux vers un moteur de génération suivante (Ruppleware), comme ce fut le cas pour Eat Mine Update

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C’est un de ces jeux qui vous fait attendre indéfiniment à l’écran titre sans indication sur la touche à presser pour démarrer. Ici, il s’agit du bouton du joystick, suivi d’une attente de 30 secondes.
Quoi qu’il en soit, je recommande plutôt de passer par Rocks ‘n’ Diamonds, qui démarre vent-du-cul et vous permet de sauter les niveaux. Accompagnez vos sessions d’un vieil album de rock ou de metal, et l’expérience sera complète (dans mon cas, Mando Diao).

Où le télécharger ?
Emerald Web (Le 1 et le 2 sont inversés au moment où j’écris.)
The Old Computer